De Paris en piscine Le blog de Papillonista

Fin de semaine (suite et fin)

 C’était lors d’une sorte de manifestation (avec des stands, c’était peut être sur la place des Innocents , il y a toujours des rassemblements à cet endroit ) contre ce qui se passe et je ne sais même plus où, je pense peut être en Iran, mais ça pourrait être dans n’importe laquelle de ces dictatures immondes de par le monde,  et j’imagine  les espoirs des personnes qui produisent ces photos, de proches tués , et combien leurs efforts sont vains, ces régimes restent en place , hélas.

 

Hier, je me suis fait avoir par la météo , qui annonçait 25° et du soleil, je suis donc sortie aussi peu habillée que la veille, où il faisait plus de 30° et tout le monde parlait de températures extraordinaires, les plus hautes pour un mois de mai, et on s’était habituée, voilà, presque juin, et quelques temps après, alors que je déambulais, crapahutais plutôt, dans la ville, voilà un vent aigre et froid qui se ramène, méchant carrément, revanchard, qui rigolait (jaune)  tout seul , rien que pour enquiquiner les passants, (je n’étais pas la seule à être décontenancée, je voyais des gens ramener des pans de chemise sur eux) ) chûte de température , et moi je me mets à grelotter, surtout que je sortais de la piscine avec les cheveux mouillés, et je n’avais que mon short et une chemise légère , à manches courtes… heureusement, mon Cheval me signala que j’avais un journal dans mon sac,  et je dis  « Journal, c’est le moment de me réchauffer, pour une fois, s’il te plait, steuplait, pour une fois !  !  » 🙂 et je plaçai le journal tout entier sur ma poitrine, sous ma chemise, et effectivement cela me réchauffa pas mal, le temps d’arriver chez moi.  C’est un vieux truc des skieurs, que nous pratiquions parfois, dans la Vallée Heureuse, quand il se mettait à faire très froid, sur les pistes de ski, et qu’il nous manquait un pull ou deux… 🙂 vous placez un journal, ou même simplement une ou deux feuilles de cette feuille de chou ,  entre votre chemise et la peau, et ça réchauffe d’une manière incroyable, quand on n’a pas autre chose: le journal est de la fibre de bois, en principe, et ça protège. Coupe vent et tout… 🙂 

Et ensuite, va savoir pourquoi,  je me suis demandé si je ne devrais pas faire un appel à mes lecteurs, ça m’est venu d’un coup, que s’il y avait un ou des lecteurs qui ne me voudraient pas de bien, je parle en toute hypothèse, et je parle de lecteurs que je connaitrais déjà, ou que j’aurais croisés en vrai, dans ma vie , à un moment ou un autre, —notamment à la piscine, mais pas que— eh bien il vaudrait mieux qu’ils ne lisent pas mon blog… et quand je dis « qui ne me voudraient pas de bien », je parle au sens où on dit, en Italie  » Ti voglio bene »  … (pour quelqu’un qui vous veut du bien) eh bien, s’il y a des lecteurs qui ne me veulent pas de bien,  quelles que soient leurs raisons, que je respecte , il vaut mieux qu’ils ne lisent pas mon blog… 🙂 c’est étrange que j’aie pensé cela, car en principe on se fiche de qui lit ou ne lit pas ce qu’on écrit. mais voilà.   🙂 

Et de quoi furent faits ces derniers jours ? un petit fond de tristesse, avec un éphéméride en arrière plan, mais qu’y puis-je ? et la sensation , à un  moment, en passant du coté de la rue Mallebranche, pour aller vers le Luxembourg, que j’étais en 1930, et pas du tout en 2022,(je me suis dit, je vais noter ça dans mon blog) ,  sensation fugitive d’une minute environ,  (je me demande si ça n’avait pas à voir avec un tableau d’un peintre d’entre les 2 guerres, qui peignait des rues de Paris tranquilles avec un rayon de soleil, et un coté à l’ombre, maintenant quand j’y pense, parce que c’était ça, l’angle de la rue + le bout de soleil qui trainait, et juste une personne à part moi) ,  juste le temps de passer et de rejoindre la grande artère  pleine de véhicules, qui débouche sur le carrefour avec le célèbre jardin au fond;

et j’ai noté , comme j’habite le Quartier Latin, qu’il y a vraiment beaucoup beaucoup de librairies, et qu’elles sont pleines de gens, que les gens s’intéressent, et je vois des jeunes filles qui feuillètent des ouvrages de toutes sortes, et c’est très réconfortant, et moi même je deviens un peu moins crétine sur le sujet et maintenant je vois la littérature comme un soleil avec plein de nuances . Je m’intéresse à des livres dont je n’ai jamais entendu parler, et je m’émerveille de la diversité  des parutions  🙂  incroyable, le nombre de bouquins écrits sur des trucs inattendus, dont on se demande si les personnes intéressées se comptent sur les doigts d’une main …j’ai même vu, l’autre jour, dans une petite librairie près de chez moi, située dans une rue où il y a au moins 3 magasins du « Vieux Campeur » , 2 ouvrages de quelqu’un que je connaissais, qui était le fiancé d’une amie à moi, et qui est mort prématurément, et je ne savais même pas qu’il écrivait  des bouquins, comme ça … 🙂  …avec des titres … on se demande … 🙂 c’est assez merveilleux, finalement  … 

Et bien sur, des séances de natation, l’invention de la piscine et du perfectionnement de l’art de se mouvoir dans l’eau sont vraiment du coté du cheminement positif de l’humanité… aujourd’hui, je suis allée dans une autre piscine que Berlioux, où quelqu’un m’a raconté toutes sortes d’histoires , donc celle du rat qu’il a tué récemment : je vous la raconte : cette personne habite en banlieue, dans le 94 : dans une petite maison près de la Marne , avec un jardin qui descend vers l’eau . Il y a toutes sortes de bêtes dans le coin, bien que ce soit très habité, des renards, des ragondins, des furets, des écureuils, des insectes… dernièrement un gros rat (il m’a montré les dimensions , et j’ai dit « es tu sur que ce n’était pas un mulot? » « pas du tout, les mulots sont tout petits, celui là était énorme, et c’était un rat ») avait élu domicile chez lui, dans sa cuisine : le rat ne voulait pas partir ; il se plaisait là, pas loin de la poubelle à compost, avec rien que des restes de bon bio, de l’avocat, des trucs … et mon copain ouvrait la porte de la cuisine, puis essayait de le déloger avec un bâton, pour qu’il se tire à l’extérieur, mais rien à faire, le rat changeait de place, mais restait à l’intérieur, et pouvait  se faire menaçant , l’attaquant en lui filant entre les jambes pendant qu’il maniait son bâton, et impossible de le mettre dehors. Du coup mon ami a eu une idée : il est descendu à la cave où se trouvait une bouteille d’un excellent rhum (fournie par l’un de ses amis planteur en outre-mer , ou ami de planteur d’outre-mer ) 🙂 et il a placé ce rhum dans un de ces flacons qu’on utilise pour pulvériser des trucs sur les rosiers, etc… (ces petits flacons de toutes les couleurs qu’on remplit avec ce qu’on veut);  lorsque le flacon a été rempli, il a placé un tube diffuseur bien long (il y a des tailles différentes ) sur l’embout et a balancé ça de loin sur le rat qui le regardait d’un oeil alerte … 🙂 il a balancé tout le flacon… et voilà le rat qui est devenu complètement schlass  🙂  ivre mort, quoi (ça c’est l’interprétation de mon ami) … le rat s’est trainé sur la pelouse dehors, péniblement, et il était saoul, oui, complètement ivre … 🙂 et là (c’est la partie la plus horrible, âmes sensibles passez le paragraphe), mon copain lui a refilé un bon coup de balai sur la tête et l’a tué …ensuite il a pris le cadavre du rat et l’a transporté plus loin, en lisière d’un bâtiment vide depuis plusieurs années, et l’a mis là, sur un tas de feuilles, se disant que la nature allait se charger de l’éliminer … et effectivement, il est repassé le lendemain, le rat avait disparu… sans doute bouffé par plus gros que lui, un renard par exemple, ou bien dépecé par des colonies de fourmis …  🙂  la nature retourne à la nature , m’a t il dit … 🙂 

Et je suis contente aussi de l’avoir vu, car j’avais une interrogation à propos de quelque chose, et bien sur, il avait la réponse, la bonne direction… il connait plein de trucs, notamment qui touchent à la natation , et autour… mieux que beaucoup… 

Reste que tout le monde croyait , la semaine dernière, que c’était arrivé, que l’Ours russe se cassait la figure et se faisait mettre minable par les ukrainiens, mais là, l’offensive russe se fait vraiment sentir, et c’est reparti, la Russie ne recule plus, et tout cela me fait suer, ça ne m’est pas du tout indifférent, certes, c’est présenté comme un spectacle, mais pour ma part ça me pourrit la vie , au moins en partie, ça participe à une atmosphère que je trouve délétère. Donc je retranscris encore, en fin d ‘article,  un poème pour M. Poutine, en espérant que cette horreur va se terminer bientôt. J’ai vu un article dans Paris Match, sur la 2ème femme de M. Poutine, et il ya avait 2 ou 3 photos , où on voit Poutine à coté de la jeune femme, et franchement , ce n’est pas du tout le même Poutine que ce qu’on voit en général , le Poutine amoureux a l’air un peu moins inhumain … 🙂  il y a une sorte de lueur qui transparait… comme quand un ours voit un pot de miel, j’imagine…  🙂 il parait que la dame, qui a été dotée de propriétés en nombre, n’a vu aucun de ses avoirs saisis, on craint parait il la réaction de M. Poutine si on s ‘en prend à sa chérie… c’est quoi, ces conneries ? je croyais qu’on allait saisir toutes les propriétés des oligarques et des proches ? si c’est pour épargner les plus proches, la famille, autant ne rien faire…

et… elle est super jolie, la femme de M. Poutine, (mais elle était plus jolie adolescente, une vraie beauté russe, entre sa mère et sa soeur, très belles également), elle est super jolie, (il parait qu’elle a plusieurs moutards avec Poutine)…ok ok… mais c’est quoi, ça, Madame ? vous êtes la préférée de M. Poutine, et vous ne vous mêlez pas d’arrêter la guerre , au moins essayer ?  … faites attention, vous pourriez finir par ressembler à Mme Imelda Marcos, ou à quelque autre célèbre garce épouse de dictateur , on en a vu des flopées depuis la nuit des temps …  

Et sinon … et sinon, je continue à lire le journal de Kafka , passionnant,  et j’ai trouvé aujourd’hui  sur un banc un n°du magazine « Geo » , qui date des années 90, sur Prague :  🙂 

Bientôt la suite … allo allo, ne quittez pas !  🙂 

La suite today : encore nagé dans une autre piscine que Berlioux, mais demain j’y retourne. un copain m’a fait marrer, c’est toujours comme ça avec lui.   🙂  les gens se retournent et se demandent ce qui se passe  🙂 

Et alors hier soir, en retrouvant le petit Franz Kafka (dont, après la lecture de son journal déjà jusqu’à la page …la page … voyons, 353,  je commence l’année 1914 ,  et je commence à voir un peu la silhouette et les contours du jeune Kafka, que je commence à trouver très sympathique ; je pense que si j’avais vécu à Prague à la même époque que lui, malgré ma famille omniprésente sans doute et mes jupes longues de début du 20ème siècle, je ne serais pas tombée amoureuse de lui, non, (il n’est physiquement pas mon genre) mais j’aurais surement voulu devenir son amie, à ceci près qu’il avait quand même l’air un poil misogyne, (j’ai vu passer un paragraphe dans le journal… )  🙂 mais bon, je l’aurais prié de me considérer comme un garçon, après tout, j’aurais fumé la pipe et jeté les chichis au moulin.Et j’aurais tenu la littérature pour la chose la plus intéressante du monde. 

et la chose que j’ai trouvé étonnante, hier, c’est que d’abord je tombe sur la page…voyons voyons…(j’ai corné), la page 345 : (je précise que, souvent, en lisant ce journal, on ne sait pas trop si F.Kafka est dans un rêve—un rêve de sommeil—, qu’il nous raconte, ou dans la pure réalité , ses sorties, ses amis, ses lectures, sa famille, son mal physique, l’usine, le bureau, ses insomnies, ou alors il passe de l’un à l’autre, ou alors il rêve éveillé, c’est assez ambigu des fois, mais bien sur peu importe ). 

« C’est par un après midi d’automne que le cheval blanc apparut pour la première fois à A., dans une grande rue peu fréquentée . Il sortit du couloir d’une maison…  » ….(et ensuite on a un paragraphe sur ce que fait ce cheval, qui semble autonome, et aller quelque part, sans personne pour le diriger, etc …jusqu’à ce qu’un agent de police , quelques temps après, arrive à l’arrêter par la bride. )

et ensuite :

« cela a du sens, mais c’est faible, le sang coule en filet mince, trop loin du coeur. J’ai encore de jolies scènes en tête, et cependant je m’arrête. Le cheval blanc m’est apparu pour la première fois hier avant de m’endormir. J’ai l’impression qu’il est d’abord sorti de ma tête à un moment tournée contre le mur, qu’il a sauté au bas du lit par dessus mon corps et s’est perdu ensuite. Ce dernier point n’est malheureusement pas réfuté par ce que je dis au début. » 

(entre parenthèses, ce sont les mots du journal, traduit par Marthe Robert) . 

c’est marrant pour moi, de lire ça, parce que je parle toujours de mon Cheval, et ce Cheval, le mien, m’est apparu aussi un jour, je me rappelle très bien (c’est une création imaginaire, et je pourrais l’abandonner du jour au lendemain) , alors que j’écrivais des conneries sur un site de nageurs du public, un soir, peu avant d’ailleurs que je décide de ne plus participer à ce site, en écrivant je ne sais plus quoi, une pensée a jailli ,s’est imposée je pourrais même dire sincèrement, comme quelque chose de furieusement important, création  que j’ai trouvée excellente sur le moment , comme quoi j’avais un cheval, voilà, et qui m’accompagnait dans mes séances de natation, mais il ne nageait pas. et voilà. 

ensuite je me suis dit, comme ça, mais sans que cela ait trop d’importance, que ça pouvait être un Cheval blanc (la majuscule à Cheval n’est apparue que plus tard ), parce que je passais pour ainsi dire ma vie sur le Pont Neuf, et que s’y trouve le cheval d’Henri IV, en statue, Chevalette que courtisait mon PD de Cheval, et cette plaisanterie récurrente à l’école (remplie de petits crétins qui sortaient toujours les mêmes trucs) : « de quelle couleur est le cheval blanc d’Henri IV » à laquelle je repense parfois … ) 

Et, avant la page 345, (du Journal de Kafka)  j’étais passée par la page 341, où j’avais déjà noté quelque chose qui m’intéressait, il s’agissait des 5 chevaux de M. de Grusenhof (à ne pas confondre sans doute avec un noble, M. de Grusenau, qui a un cocher que personne d’autre ne pourrait supporter , à la page 343), et les 5 chevaux, Ramos, Grasaffe, Tournemento, Rosina et Brabant, à un moment se lèvent dans l’étable, (l’écurie, plutôt, non ?) alors que les 2 palefreniers dorment sur le dos dans la paille;

… » Les mouches montaient et descendaient au dessus de leur bouche ouverte, il n’y avait pas d’obstacle. Grasaffe  se plaça de façon à avoir les deux hommes sous lui, et tout en observant leur visage, se tint prêt à leur envoyer un coup de sabot au moindre geste qui signalerait leur réveil. Pendant ce temps les quatre autres quittèrent l’étable l’un après l’autre; en deux bonds légers, Grasaffe les suivit » 

 et j’ai trouvé hier encore un hebdomadaire de la semaine dernière, avec un petit article intéressant à propos de ce que j’avais vu déjà en vitrine des libraires , une nouvelle édition des « Journaux et lettres » de Kafka, de 1897 à 1924, avec une nouvelle traduction, et l’article est intitulé  » Après-midi piscine »,  et fait référence à l’été 1914 où Kafka note dans son journal  « L’Allemagne a déclaré la guerre à la Russie. Après-midi piscine  » (mais je n’en suis pas encore là)…   avec un parallèle avec ce qui se passe en ce moment en Ukraine … l’auteur de l’article se demande si nous ne vivons pas dans une semblable indifférence aujourd’hui  » La Russie brûle l’Ukraine, après-midi hamac » … etc … oui, c’est bien ça… dans cet article, il est question aussi de la traduction , la nouvelle traduction dit , (au lieu de « après midi piscine « ) , « après midi école de natation « …je ne connais pas le terme allemand original,  mais personnellement, je préfère « piscine » à « école de natation » … ce serait quand même intéressant de savoir quel est le terme exact que Kafka a employé … 🙂 ..;ensuite je retrouve , dans cet article, un des célèbres « Aphorismes de Zürau », de Kafka (c’est la première fois que j’en entends parler, je les trouverai sans doute au fil de ma lecture), et l’un d’eux, cité dans cet article,  me rappelle quelque chose :   » Dans le duel qui t’oppose au monde, fais-toi le second du monde » (ancienne traduction, parait il « seconde le monde » , que je préfère moi aussi )… j’avais vu ça il y a longtemps, chez quelqu’un d’autre, sous un forme un peu différente ,  qui donnait une alternative un peu plus en faveur du monde, si on peut dire… 🙂 et j’y avais souvent pensé, et y pense encore , et d ‘y penser, j’avais réussi à changer des trucs en moi » …  🙂 

Reste que cette parution est dans la Pléiade, et je déteste lire des trucs dans la Pléiade, mieux que ça, je n’y arrive pas …  🙂 j’ai quelques bouquins de la Pléiade, chez moi, offerts par quelqu’un que j’aimais bien, il y a fort longtemps, mais je n’arrive pas à les lire , il faudrait peut être que je m’habitue. (je me rappelle quand même avoir éprouvé du plaisir à lire Gérard Le Narval—euh… Gérard  de Nerval  lol—   🙂 dans cette édition, à un moment) .  le Journal de Kafka, que j’ai acheté il y a quelques jours, (éd. Grasset) me convient très bien, bon format, bonne impression, caractères à la bonne dimension, bonne tenue en main , etc…et j’ai acheté aussi en même temps les « Lettres à Milena » éditions « Nous » , traduit par Robert Kahn, mais je n’ai pas encore commencé … 🙂 

🙂  …… un triangle ? ……………. 🙂 Bermudes ? 🙂 

Et maintenant, suite au redoublement des activités russes en Ukraine, qui me font réellement mal au coeur, mais me font apprécier aussi le calme où je vis, au milieu des tempêtes du monde, voici un poème de Ossip Mandelstam, pour vous, M. Poutine : 

La flamme réduit en poussière

Ma vie racornie,

Je ne chante plus la pierre,

Mais le bois maintenant ,

 

Le bois rude et léger.

Ils ont les mêmes veines,

La rame du pêcheur 

Et le coeur du chêne.

 

Enfoncez encore les pieux, 

Faites sonner, marteaux, ce paradis de bois

Où les choses pèsent si peu.

(1914) 

 

Et un poème pour moi (et pour Kafka) 🙂 :

 

Nuit sans sommeil, Homère. Voilures étarquées.

j’ai lu jusqu’à moitié le catalogue des vaisseaux :

cette longue nichée, cette volée de grues

qui  sur l’Hellade un jour s’est déployée.

 

Triangle migrateur visant des rives neuves 

— la tête de tes rois dans l’écume divine —

où courent tes vaisseaux  ? et si ce n’est Hélène ,

qui vous appelle à Troie, ô guerriers achéens ?

 

Homère et l’océan, tout est mû par l’amour .

Moi, qui dois-je écouter ?  Homère ici se tait

et voici que la mer, ténébreuse, oratoire, 

déferle pesamment à mon chevêt .

(1915) 

(Mandelstam et Kafka, contemporains …) 

 

 

 

 

 

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