De Paris en piscine Le blog de Papillonista

S’arracher …

 

La Vallée heureuse : quelques fortifications, des montagnes qui enserrent, un hôpital ultra performant qui occupe une bonne partie du terrain, des villages alentours, une base d’hélicoptères, des pissenlits partout, une vue à couper le souffle à certains endroits et une vieille ville où si on veut, on peut passer sa vie dans un trou avec des murs épais d’un mètre (les anciens croyaient que plus les murs étaient épais, plus ça protégeait du froid), rien à faire de toute la journée à part du ski l’hiver , et l’hiver, c’est trés beau … Surtout quand il neige … On a l’impression d’être au bout du monde !

C’est donc ce paradis que j’ai quitté aujourd’hui, alors qu’un chaud soleil arrivait enfin, entre les nuages de coton : on nous a tous enfournés dans un car, et nous avons quitté la vallée heureuse par le sud (le nord est possible aussi, mais l’ouest ne fonctionne plus, de violents éboulis, qui ont fait la Une des journaux il y a un an ont coupé la route de l’ouest, une des plus belles, mais assez impressionnante , un col, des virages dangereux, des a-pics, un lac de barrage, et le barrage lui-même, énorme, terrifiant … 🙂 (Le génie de la France , les ingénieurs, les calculs, la construction, qui date de …je ne sais pas, mais c’est l’ère moderne, électricité pour toute une vallée et une grande ville, plus au nord )…

Mais là, nous partons vers le sud, et les montagnes, encore hautes, fières et majestueuses, les torrents encaissés, les virages de la route enlacée, pardon, en lacets, tout cela m’est terriblement familier … 🙂 Une première petite ville, plus à l’aise entre les montagnes, déjà, de loin on aperçoit encore les barrières enneigées qui protègent le « Village le plus haut d’Europe », et ensuite, c’est encore un lac de barrage, dont je note que la teinte est de la plus pure « émeraude » … des « pointus » sur le lac … Nous ne prenons pas la route de gauche, celle qui longe le bras principal du lac, jusqu’à la retenue du barrage … (le barrage donne de l’eau et de l’électricité à une trés grande ville, à 250 kms au sud) … Nous prenons l’autre route, et nous arrivons dans une  autre ville, un mix de midi et de montagne … 🙂 plaisante et riante, et embouteillée…

Tout le monde se retient d’aller au toilettes, car il faut se dépêcher, et on change de car … Au fond, sont assis un garçon et une fille habillés comme les hippies d ‘il y a 50 ans … 🙂 ils parlent tous les deux d’une voix geignarde…Ils vont se disputer, puis se calmer, mais le plus curieux, c’est que bien longtemps après, alors que nous longerons le bord de mer, je ne verrai descendre que la fille …Le garçon a disparu ! … 🙂

Dans le car, pas loin de moi, il y a aussi un monsieur qui n’a pas baisé depuis 5 ans au moins , (à mon avis), et qui me regarde de façon soutenue … je prends le châle noir que j’ai trouvé devant Notre Dame (de Paris), et qui est griffé Marc Jacobs—vous savez, je vous ai raconté, la vie de papillonista est passionnante— et je le mets sur moi en me disant que c’est bien dans l’air du temps—on va en venir là, il faudra se couvrir pour avoir la paix—, puis je change de siège et vais devant, et à un arrêt, j’entendrai le gars murmurer à mi-voix quelque chose à propos de mes jambes —exactement comme au bon vieux temps, quand c’était toute la journée et que c’était ch…comme la mort … 🙂 Eh oui …Eh oui !

 Après 8 heures de car (la SNCF est en grève), nous arrivons aux alentours de Marseille, la grande ville , dont les abords sont tagués de façon ahurissante … Le car prend l’autoroute, et il y a partout des inscriptions dues à un certain (bah, j’ai marqué ça, je retrouverai)…Il y en a partout, jusque dans des endroits inaccessibles, mais comment font les tagueurs ?c’est ahurissant … 

Marseille est taguée (tatouée ?) des pieds à la tête … A l’entrée, à la sortie, et 50 kms encore après, il n’y a que des tags colorés … Une oeuvre immense ! !

Dans la Vallée heureuse, j’ai aperçu un seul petit mur de tags, environ  2m X 1,50, dans toute la ville ! 

Et revoilà aussi les dames à vestiture soi-disant religieuse, je les avais oubliées, celles-là , les revoilà ! je les avais oubliées, parce qu’il n’y en avait pas dans la Vallée heureuse, qui est un lieu retiré du monde …Pour être exacte, j’en avais vu 2 raser les murs, de loin, et puis plus du tout … Je trouve ça c…, mais c… et encore plus que ça … Mon seul espoir, concernant cette stupidité, est que ça s’affadisse de plus en plus, ce qui semble être le cas à certains endroits …En tous cas, il y a 2 courants différents et antagonistes, un mouvement qui va vers l’imbécilité pure, et un autre qui s’en détourne (pour y avoir baigné trop longtemps)…

Dans une des gares du trajet (Le car se sentait obligé de rallier toutes les gares où passait le train, puisqu’il prenait sa place … ), j’ai voulu aller aux toilettes, il fallait mettre 0,20 : je les mets, la porte ne s’ouvre pas et me mange mes 20 centimes …En gare de Marseille, c’est une dame-pipi, avé l’assent, qui t’annonce le prix :         0,80 eu ! … 🙂

Une heure après l’arrivée du car, on saute dans l’unique train disponible, qui longe la côte … Et s’arrête dans tous, absolument tous les patelins, comme si on n’était pas déjà assez crevés de ce périple … 🙂 fait même pas chaud ! … 🙂 héhé, je suis à Toulon ! voilà !

Le seul truc que je regrette, c’est d’avoir pris un billet : Je suis stupide : les jours de grève, personne ne te demande ton billet …le voyage est gratos, c’est bien le moins ! … 🙂

 

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