De Paris en piscine Le blog de Papillonista

« Old friends », je ne sais plus quel jour du confinement, on perd le sens du temps…

La situation des vieilles personnes dans les centres de personnes âgées est actuellement terrible : personne pour parler pour eux, quand ils n’ont pas d’enfants, et quand ils ont des enfants ou des proches qui se soucient d’eux, on entend quelques personnes qui s’insurgent et elles ont raison. 

Par ailleurs, (à cause de mon expérience passée, quand je m’occupais d’un proche ), j’ai pu constater qu’il y a peu d’administrations plus nulles que les ARS (les anciennes DDASS— c’était d’ailleurs tellement scandaleux parfois, assez souvent, même, que le gouvernement a changé le sigle… de DDASS on est passé à ARS, Agence Régionale de Santé)… je ne sais si je suis mal tombée ou quoi,  à l’époque (et encore il y a peu , d’ailleurs), mais j’ai trouvé nullissime le traitement qu’ils faisaient des problèmes qui leurs étaient soumis, alors qu’ils étaient pourtant là pour les résoudre. On avait l’impression dans les ARS  (DDASS) de certaines provinces, d’un banc de vieux croûtons administratifs inamovibles, juste là pour récupérer la paie , attendre la retraite, et faire les heures (avec décote si possible…) avec un journal mots croisés sous les dossiers entassés, et une appréciation merdique de la situation. L’administration encroûtée dans toute sa splendeur. 

Ce sont les ARS qui chaperonnent les EHPAD, même si pas mal d’EHPAD sont des structures privées, qui rapportent pas mal d’argent  (les Korian par exemple) , et actuellement on a des milliers, des dizaines de milliers de vieux(avec leurs vieilles mains veinées attendrissantes ),  qui se dessèchent, confinés dans 14 M2, sans pouvoir voir leurs proches. Je sais que la situation est difficile, et que la question de la contagion est importante, et je sais aussi qu’il y a des endroits où les soignants font ce qu’ils peuvent, mais il faudrait s’arranger d’une manière ou d’une autre pour que ces gens puissent voir leurs proches, et, s’ils sont malades au point de mourir, qu’ils puissent le faire avec l’aide de leurs proches, leurs enfants, les personnes qui tiennent à eux. Ça me parait aussi important que de stopper la contagion du virus, et compte tenu du fait qu’on voit actuellement dans les rues de Paris et dans les commerces toutes sortes de c.. finis , bobos  indifférents, (j’ai une dent contre les bobos, on dirait  🙂  ) se baladant en compagnie et absolument pas soucieux de se tenir loin des autres .

A quoi ça va servir, que les vieilles personnes soient mises à l’abri du virus si par ailleurs elles crèvent directement de solitude, de tristesse, de ne pas voir leurs enfants, de ne pas pouvoir bouger, de ne pas voir le soleil, et de plein d ‘autres trucs stressants comme ça ? c’est déjà abominable d’arriver à un âge canonique, avec l’indifférence du reste du monde, de voir à quel point on se fiche de vous, et à quel point même on attend que vous disparaissiez pour laisser la place aux jeunes qui vous méprisent ( c’est aussi ce que certains vieux ont ressenti avec ce gouvernement, fut un temps, avant le Covid…)  🙂 alors terminer sa vie dans une chambre de maison de retraite pleine de plastique, au son de la VMC qui bruit par dessus la télévision, alors que vous n’avez pas eu l’autorisation d’emmener par exemple votre petit toutou ( c’est permis dans certaines maisons, mais pas dans d’autres) , que vous n’avez pas non plus l’autorisation d’amener toutes vos vieilles affaires, bref de quoi devenir fou avant l’heure, si vous ne pouvez même pas sortir sans le jardin,  est une horreur moderne, à laquelle on devrait apporter remède séance tenante, puisque de toutes façons, mesdames Messieurs du Gouvernement et de l’Agence de Santé , on n’a que ça à faire actuellement, je veux dire changer les choses, en plus d lutter contre le virus, Sans sectarisme . le ministre de la santé est médecin, et il a l’air compétent, j’espère qu’il va changer ça.

On en a tous vus plein, de ces personnes âgées, à bout de souffle, se réchauffant au soleil sur un banc, et ne regardant plus que le passé … je les aime. Ils ont droit à considération et dignité. 

Pour tous ces petits vieux et petites vieilles qui se dessèchent dans ces mouroirs, avec la situation actuelle désespérante, et alors que ce terrible printemps arrive, et alors que je me suis souvenue d’une chanson pleine de tendresse, je recopie la chanson ici : elle date des années 60/70, et j’ai juste changé  » .. How terribly strange to be seventy.. » en « How terribly strange to be eighty » parce que les temps ont changé, et qu’on n’imagine pas les gens de 70 ans comme dans la chanson maintenant, et j’aurais pu écrire aussi  « How terribly strange to be ninety » … 🙂 

j’ai traduit Friends » par « compagnons » aussi, au lieu de « amis » pour essayer  de donner l’idée qu’il peut s’agir d’un vieux couple , et non seulement de 2 vieux copains  (ils ont probablement écrit ça en pensant à eux deux, Paul Simon et Art Garfunkel , avant de se rendre compte, par la suite,  qu’en fait ils ne s’appréciaient pas tellement. (vous pouvez écouter la chanson sur Internet, elle est super, pleine de nostalgie) 

 

De Simon and Garfunkel :  « OLD FRIENDS »:

 

Old friends, old friends,

Sat on their parkbenchs like bookends

A newspaper blown through the grass

Falls on the round toes

Of the high shoes of the old friends

 

Old friends winter companions the old men

Lost in their overcoats waiting for the sunset

The sounds of the city sifting through trees

Settle like dust on the shoulders of the old friends

 

Can you imagine us  years from today

Sharing a park bench quietly

How terribly strange to be eighty

 

Old friends memory brushes the same year

Silently sharing the same fears


Vieux compagnons, vieux compagnons, 

Assis sur leur banc  au parc, comme des serre-livres

Le vent fait voler une feuille de journal sur l’herbe 

Sur le bout des chaussures montantes  des vieux compagnons

 

Vieux compagnons,  compagnons de l’hiver, vieilles gens, 

Perdus dans leurs grands pardessus , attendant le coucher du soleil,

La rumeur de la ville  à travers  les arbres,

Se pose comme poussière sur les épaules des vieux compagnons

 

Peux-tu nous imaginer, à des années de maintenant, 

En train de partager un banc tranquillement 

Tellement,  terriblement étrange d’avoir quatre-vingt ans

 

Vieux compagnons, leurs souvenirs  effleurent  les mêmes années

Partagent silencieusement les mêmes craintes

 

 

 

 

 

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