De Paris en piscine Le blog de Papillonista

5ème jour de confinature ! on est en pleine jam session.

IMG_7311-1Photo C. LEBRANCHU : Paris, mars 2020, remember…

(Photos P.A.M. pour la boutique fashion couture 21 ou 27 rue Monge, du coté gauche en montant )

Cliquer sur chaque photo pour mieux voir) 

Nous sommes encore vivantes, mon Cheval et moi ! (mon Cheval a viré, mué, tourné au gris, il est devenu féminin !  on est maintenant un couple genré ! ) 🙂

Non, sans blagues. On continue à sortir, chaque jour, bien sur dans les limites fixées par le gouvernement, juste le strict nécessaire , et en passant bien au large de tous ceux qu’on croise, bien que ce soit parfois assez difficile, il y a des gens qui ont l’air de s’en f…) pour ne pas devenir fou, et éventuellement acheter quelque chose à manger, bien que je consomme mes réserves… 🙂 on se demande aussi comment les commerces de bouche vont survivre, parce qu’ils ont de moins en moins de clients. 

Du coup, malgré la présence, réelle ou supposée, de la Mort à chaque carrefour , (mais je ne l’ai pas encore vue au pied de mon lit, dans le clair obscur des lumières de la rue voisine qui percent un peu  le rideau;  de toutes façons j’essaie de m’endormir le plus tard possible, et seulement quand je suis sure que  je vais encore survivre 24h—je n’ai pas envie de me réveiller avec un tank dans la gorge et les poumons changés en blocs de béton ). Et en plus, ils disent partout maintenant qu’un des signes dec cet horrible truc, c’est qu’on perd l’odorat … je n’arrête pas de humer des trucs, toute la journée… je sens tout, en ce moment, c’est trés rassurant… j’avais noté , pour ma part, que lorsque je commençais à être vraiment enrhumée, avec la prise de gorge de la laryngite (ou pharyngite ), qui dégénère ensuite en une sorte de bronchite et remonte dans le nez, le truc que je perdais trés vite était effectivement l’odorat, et mieux encore, ça passait par une phase où tout ce que je respirais me semblait poussiéreux, trés caractéristique … pour l’instant rien de tout cela. j’aimerais bien avoir quelqu’un à m’occuper, mais ce n’est pas le cas : je n’ai personne. Mon Cheval a tourné nana, quant à mon Mari, il est parti chez sa mère, et personne ne peut rien pour lui . 🙂  

On  essaie de dépenser plus de sous, de manière à faire vivre le commerce, (on achète des journaux, par exemple), ainsi que les mendiants qui sont toujours dans la rue, à ce que j’ai constaté : on fait un jeu, avec les mendiants : comme je ne veux pas m’approcher trop près (eux, ils s’en foutent), j’envoie les piécettes directement dans leurs mains ou dans leur jambes, s’ils sont allongés ou assis, et ils essaient de les attraper… on s’amuse comme on peut… 🙂 je n’en ai jamais autant vu, dans mon quartier… 

Donc voilà, on en est au 5ème jour du confinement, et on ne sait toujours pas où sont les masques… tout le monde en réclame, les soignants, les keufs (héroïques), l’armée, les éboueurs, les ambulanciers, les docteurs, les agents du métro… et les seuls qu’on voit avec des masques, c’est la population qui fait ses courses… j’ai même vu des nanas, comme ça, avec le masque chirurgical, celui qui a la protection maximum, si j’ai bien compris…j’avais vraiment envie de leur demander comment elles avaient  récupéré ça… 🙁  je leur mettrais bien un gnon, si je n’avais pas si peur de m’approcher de leur haleine et de leurs éternuements …  j’espère qu’on poursuivra les gens qui se sont permis de voler des masques, des gants, et du gel… )  retirez leurs minima sociaux, leurs chômages et RSA, leurs allocations logements, s’ils se permettent de se conduire comme ça… je suis sure en plus qu’ils essaient de revendre tout ça sur le « Bon Coin »…je pourrais faire mine de leur en acheter, et les dénoncer… non, ça ne me gênerait pas…oui, je dénoncerais…  

Soyons donc rock and roll, envers et tout contre l’adversité,  et continuons à survivre, dans ce monde surréaliste , il n’y a pas d’autre mot, d’autant plus qu’on voit souvent , dans les tableaux de Delvaux, des paysages bleus gris , comme ça (Paris était bleu gris , today) et déserts, avec des femmes hiératiques et absentes, qui rôdent et se croisent, sans se voir, sans se toucher (et de temps en temps , au milieu des femmes, (et chez Magritte) un homme absent au monde,  lui aussi, en costume noir, et chapeau, est ce la Mort ? ) . Et parlons un peu aussi de Georgio de Chirico : c’est une version surréaliste de l’Italie au temps du virus, qu’il a peinte, et j’imagine que ça doit ressembler à ça aussi, aujourd’hui, Rome, Florence, Pise, Bergame, Gênes, Venise, avec le soleil, et désertes… Chirico = des architectures donnant sur des places désertes, des perspectives montrant des absences , avec la lumière italienne, c’est exactement ça… 🙂  des centaines de morts supplémentaires tous les jours en Italie … qui peut le croire ? un saut direct dans la 4ème dimension,en quelques heures, là…  mais au final, il y aura eu surement des morts en voiture qui auront été épargnés, à cause de tout ça, si on se place dans le futur..;à moins que tout ne dégénère … les cartes rebattues, en quelque sorte… 

J’ai même vu l’armée au coin d’une petite rue du 5ème, près du jardin des Plantes, qu’est ce qu’ils fichaient là, dans le désert : ils ne bougeaient pas, personne ne passait … peut être un pangolin essayant de s’échapper du zoo ? … 🙂 

Ce qui est bizarre, c’est que l’ennemi est tout petit petit (mais il a l’air trés méchant, au point qu’on se demande s’ ILS nous disent vraiment tout sur la propagation … ils jurent qu’il n’est pas dans l’air, mais si c’est le cas, comment fait il pour frapper à cette vitesse ? ) ou alors il se répand, comme le blob …(j’ai dit le « BLOB » , pas le BLOG  ! 🙂  ) vous connaissez le « Blob » ? là aussi, c’est bizarre, comme truc… c’est un être unicellulaire, on ne sait pas trop si c’est vivant ou pas, ça existe depuis la nuit des temps, on peut le couper en autant de morceaux qu’on veut, il se reforme, et il colonise des trucs… il parait qu’on l’a nommé comme ça d’après un film trés ancien, et il me semble que moi, j’ai vu ce film, une fois : j’étais dans le midi avec ma cousine (plus jeune que moi, mais assez teigneuse), et elle m’a trainée au cinéma, où il y avait un film de science fiction (ou d’anticipation, hein) , et dans ce film, on voyait une sorte de blob énorme, qui ressemblait à du goudron, qui envahissait tout, lentement, et ça m’a rendue malade, tellement c’était réaliste, j’avais envie de vomir, et je voulais partir, alors que ma cousine, ce petit puceron bizarre et pas si sympathique, voulait rester à la 2ème séances tellement elle trouvait ça bien…

Ils n’ont pas intérêt à nous dire qu’en fait ce virus est suspendu en l’air beaucoup plus que ce qu’ils nous ont raconté jusqu’ici…  🙂     ça ne passera pas… 

Bref, on devient paranoïaques : j’ai acheté un sandwich à la boulangère que je connais , et maintenant je me mets à avoir des regrets : elle est dans sa boulangerie, imposante, au bout du comptoir et des vitrines intérieures… mais qui sait, peut être a t elle le virus, et se dépose t il , sans qu’elle en soit consciente, sur ses gâteaux, son pain… sur le papier dont elle a enveloppé le sandwich … je ramène le sandwich chez moi (ainsi que le pain que je mets en quarantaine pendant une paire d’heures) : je me lave les mains , j’attrape le papier du sandwich, je le mets de coté, et je me relave les mains, avant de mordre dans le sandwich, en faisant attention que le bout de la savoureuse baguette ne me touche pas le nez… je pense que si j’avale du virus, il sera détruit par les sucs stomacaux, mais qui sait, peut être un morceau de virus peut il s’envoler jusqu’à l’intérieur de mon nez et agripper un morceau de muqueuse avec ses petites papattes griffues spécialement faites (comme une bande de stretch) pour s’emboiter dans mes cellules de muqueuse, (un gars nous a expliqué ça , un chercheur, ou un chef de service de virologie) et après impossible de s’en débarrasser … mais c’est quoi, encore, ce truc ? la vengeance du pangolin ? 

J’envie les enfants : pas un seul gosse touché ! les petits salauds ! 🙂 par contre, ils le refilent volontiers, parait-il, spécialement à leurs grands parents … 🙂 normalement, ce virus à la c… devrait frapper les plus faibles, non ? ceux dont les défenses immunitaires ne sont pas encore formées… pas du tout, juste les plus vieux … est-on certain au moins que tout cela n’est pas un complot mondial contre les vieux mâles blancs de toujours ? (qui sont la cible préférée de ce virus) … 🙂  😉   les Polanski, tout ça  ? (héhé, je suis sure que Polanski est en Suisse, à c’t’heure)… 

Bof, on verra bien… je voudrais juste me rendre utile, j’en ai marre de ne pas l’être, finalement… avec un bon masque et des protections, je pourrais aider.  Y a t il une petite vieille qui m’attend, quelque part ? 🙂 

Dernière info : rue Monge, au N° 21 ou 27, une petite mercerie, j’avais vu le gars quand il avait ouvert , il y a un an à peu près (il faut vraiment y croire pour ouvrir une mercerie à Paris) : et là, il fabrique des masques en tissu, j’ai photographié la devanture, et il est ouvert. Je n’ai rien acheté, mais je vais le faire lundi. Je mets les photos aussi ici : comme il n’est pas français, il fait des fotes d’orthographe sur les inscriptions de sa boutique. je trouve ça vraiment émouvant, ce monsieur qui veut survivre avec un petit commerce…si vous passez par là… les masques sont un peu chers, 20 eu, mais il y a toutes sortes d’autres choses. petite mercerie, pour la couture. (je suis allée sur leur site, parce qu’ils en ont un; ils disent qu’ils sont là depuis 2010, mais moi je ne les ai vus que depuis l’année dernière.(c’est p’ t’être moi qui délire)  Ils doivent être arméniens, ou iraniens, ou venir d’un pays exotique qu’ils ont dû quitter en catastrophe, vu les conditions de vie…peut être que l’un d’eux avait un bon coup de ciseaux et sa famille lui a dit de tenter sa chance à Paris, la ville de la mode… ils avaient ce savoir-faire de l’aiguille et de la couture . Ils font de la retoucherie aussi , ou peuvent couper un costume. C’est le moment de se commander un beau costume ! 🙂 

P.S. de mi-nuit : je pense que cet épisode va assainir pas mal : j’ai vu des pigeons carrément en manque de trucs à becqueter (ça fait rien, y a trop de pigeons à Paris), s’aventurant sur les trottoirs en piquant des vieux sacs qui se font rarissimes, où il n’y avait rien à manger… la ville semble moins sale, forcément…je ne sais pas comment c’est du coté des Halles, mais ça doit être plus net… et je me demande comment les rats vont prendre ça… plus rien à bâfrer (c’était devenu monstrueux, la quantité de nourriture par terre et dans les poubelles, et les grappes d rats dessus, à la nuit tombée…) et voilà les rats obligés de continuer à se faire les égoûts… bye bye, les rats … 🙂 j’aime les animaux, mais bon, malgré ce grand amour, je préfère que les rats se tiennent dans leurs quartiers…ça va décimer la population des rats , cette crise… 🙂 

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post Navigation