De Paris en piscine Le blog de Papillonista

Mercredi

P1160782 (Photo Jean Mascolo)

 

Difficile aujourd’hui … Toute la journée j’ai pensé à nager, mais il y avait toujours quelque chose qui durait plus longtemps que prévu et m’empêchait d’aller à la piscine … Et puis quelle piscine, d’ailleurs ?  j’étais dans le quartier des Halles, lorsque je me suis rappelé que même Saint-Merri était fermée …

J’avais à faire dans le 13ème, avais-je le temps d’aller à Dunois ? je me suis rappelé que Dunois fermait à 16h30, 1h avant les autres piscines … donc pas Dunois … Avant un autre rendez-vous, je suis passée devant la Butte-Aux-Cailles  … Fermée … Aucune date d’ouverture affichée, et à l’intérieur on voyait des messieurs trés sérieux qui discutaient en faisant des gestes de mains … ET LA PISCINE  INTERIEURE  ETAIT  EN EAU … Ce qui semblerait indiquer une ouverture prochaine …

Et puis je me suis rendue à mon rendez-vous de la place d’Italie … Avec une personne qui m’a confié que Joan Baez était l’une de ses chanteuses préférées, et m’a cité la chanson « I’m a rambler, I’m a gambler  » … En la fredonnant … Mais je ne m’en rappelais pas, alors que je connais presque toutes les chansons de Joan Baez par coeur … Et sitôt cette personne partie, voila que la chanson me revient :

« I’m a rambler, I’m a gambler, I’m a long way from home …

And if people they don’t like me, they can leave me alone …

It’s a dark night, and it’s lonesome, the moon gives no light,

My pony won’t travel, this dark road tonight …

je traduis pour vous : je suis un vagabond, je suis un joueur, je suis loin de chez moi … Et si les gens ne m’apprécient pas , ils peuvent me laisser tranquille … C’est nuit noire, et je suis seul, la lune n’éclaire pas, mon pony n’avance pas, sur cette route sombre cette nuit …

En plus c’est une des chansons que je connais le mieux, et ça continue comme ça, ça me revient petit à petit   »

Well I had me little sweetheart, her age it was sixteen …

She was the flower of belton, the rose of saleen …

But her parents did’nt like me, now she is the same,

If I’m written in your book, love,   Just blot out my name ….

Ben, j’avais une petite amoureuse, elle avait 16 ans, c’était la fleur de Belton, la rose de Saleen … Mais ses parents ne m’aimaient pas, elle non plus maintenant, si je suis inscrit dans ton livre, mon amour, efface mon nom …

la traduction est un peu mot à mot, mais la chanson est trés jolie, une ballade toute simple, à la Joan Baez … je ne sais même pas si c’est une chanson ancienne, un traditionnel, ou bien composée plus récemment

Les lyrics, sur Google, sont un peu différents de ce que je me rappelle, mais on n’indique pas d’auteur, ça vient donc du folklore anglais, irlandais ou américain . 🙂 😉 😛 😀

Je me suis mise à chanter ça en descendant le bd Vincent Auriol, car voyez-vous, je pensais aller à Baker … Il était déjà assez tard, mais je suis quand même passée à Dunois, où tout de suite le mr de l’entretien, celui que je connais depuis des lustres, qui fumait une cigarette à l’extérieur (la pause) m’a dit « C’est fini » …

En le saluant (sa manière de parler dans sa moustache, bien qu’il n’en ait pas m’amuse), j’ai donc poursuivi à pieds , et la perspective de Baker me souriait de plus en plus …

Entre le métro Chevaleret et le métro Quai de la gare, il y a des distributions de nourriture … C’est étrange que ça ait lieu souvent en dessous du métro aérien (c’est pareil du coté de Stalingrad) … Là il y avait un grand bus avec une affiche, quelque chose comme « BUS SPECIAL », et dedans quelques dizaines de pauvres hères qu’on emmenait peut-être dormir quelque part

Sur le quai, ce n’était pas la même clientèle … Plusieurs cafés-restaurants-guinguettes avaient poussé depuis ma dernière incursion … Plein de monde pour prendre un verre, des gens plutôt jeunes et avec d’autres moyens que ceux des pauvres hères qu’ils cotoient quotidiennement sans vraiment les voir, trés peu de couples, plutôt des groupes, des bandes, 5 ou 6 personnes riant ensemble …

Dans l’un des établissements, il y avait des sortes de sculptures comme des cèpes géants, taillés dans des troncs de bois, et les gens buvaient des liquides colorés et épais, comme des laits frappés à la fraise, ou de sirupeux smoothies …

Voila la piscine, je me précipite, pas trop de monde, et je me rappelle que l’entrée est plus chère, voila …

Patatras … J’ai oublié tout mon matos … je n’ai rien … Ni maillot, ni bonnêt, ni lunettes … et personne ne peut rien me prêter … La cabinière que je connais n’est pas là …Donc je m’en vais … Impossible de rentrer chez moi et revenir, ou aller ailleurs … Car, voyez-vous, Baker est la seule piscine ouverte à c’t’heure, et seulement jusqu’à 20h40 … Il est 19h40 …

Tant pis pour moi … Je repars à pieds en passant par les quais, entièrement le long de la Seine … je longe les docks de la mode, sous les piliers de béton … C’est un musée du graffiti … des ornementations sur des centaines de mètres … Certains graffiteurs ont du talent, mais pourquoi s’agit-il souvent de lettres et de mots traités à la manière de la BD ? ou de signatures, certaines façon Hartung ? C’est toujours pareil, ça ne se renouvelle pas, sauf lorsqu’ils commencent vraiment à dessiner … Là ça devient intéressant , il y a de l’invention, de la trouvaille … Il y en a partout, les docks en sont couverts … Du béton et des graffitis (et un peu plus loin, aussi, de l’autre coté du fleuve, des successions de signes et de mots, souvent incompréhensibles, on ne regarde que le travail de couleur, quasi inconscient … Ces expressions, pour moi, sont directement les expressions de l’inconscient des artistes, si on peut les appeler comme ça … Des artistes, et des alpinistes aussi, faut voir jusqu’où ils vont pour déposer leur patte … Un mot, en grand, de l’autre coté du fleuve « BASTARDS »

Et, à la fin des docks de la mode, surement l’endroit le plus branché de Paris … dans le béton, une sorte de caverne où officie un D.J. (avec de la bonne zique, trés fort, comme dans les années d’autrefois), et puis des sortes de tableaux, sur le béton, au fond, presque comme des pochoirs … Il est question d’un beau mec branché, avec le pantalon noir, la veste noire un peu longue sur un tee-shirt, la pose nonchalante, et le visage c’est celui d’un squelette … La Mort sous les traits d’un jeune homme branché

La musique est si forte que les gens sont à l’extérieur …

Je suis le quai, que je connais bien, je passe sous la gare d’Austerlitz, et puis c’est le lieu de la Brigade fluviale, avec un compresseur en marche (il était déjà en marche  il y a plusieurs jours ) c’est un groupe électrogène et à quoi ça peut leur servir, à c’t’heure ?

Le quai Saint Bernard … je constate que non contents d’enfermer la statue d’Ipoustéguy (oeuvre sulfureuse) dans un jardinet ovale, avec des fleurettes, ils lui ont adjoint 2 jets d’eau de chaque coté ( ça complète bien la statue qui représente un Mr en pleine action je vous laisse deviner quoi — la statue est trés forte ) … 🙂 😉 😛 😀

Dans l’un des petits amphis, il y a toujours les danseurs de tango … Et dans l’autre, ce sont les danseurs de rock’n roll, ou plutôt de be-bop … il y a 2 nanas avec des jupes en corolle comme dans les années 50, dans les caves de Saint Germain-des-Prés, et qui dansent pas mal … Ca m’a donné envie, et je me suis dit que j’allais ressortir pour m’y (re) mettre, j’ai bien dû passer 20 ans à danser tous les soirs … Quelque soir d’été … Ils y sont chaque jour, de toutes façons, et c’est si près de chez moi … 🙂

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Post Navigation