Dans une petite rue tranquille près de la gare de Toulon, se trouve la Banque de France : Ayant décidé d’y aller, je sonne à la première porte, qui s’ouvre sur un sas, qui s’ouvre(après avoir patienté à chaque fois)sur un autre sas, et là une voix qui sort d’un système trés sophistiqué me dit de montrer ma carte d’identité à un lecteur (je ne sais comment la tenir, il y a plein de surfaces lectrices éclairées, le reste du sas est dans la pénombre. la voix me guide 🙂 (non, pas comme ça, dans l’autre sens, etc…), je te parie qu’ils me la photographient…La voix dit « enlevez votre chapeau », je l’enlève, et après encore quelques tracasseries, je peux entrer, mais auparavant j’ai dû ouvrir mon sac et le présenter au lecteur-caméra et le tourner dans tous les sens… Jamais vu ça encore…Et marre de payer des impôts pour ces c…..ies…Et j’aurais aussi quelque chose à dire sur le travail qu’ils font, là spécialement à la Banque de France de Toulon, et je me retiens pour ne pas dire ce que j’en pense ici, oui, sur un sujet bien précis, dont vous ne saurez rien pour l’instant… 🙂 🙂 (il semble que plus le décor est sophistiqué, moins présente est l’efficacité , quelques fois)…
Je suis enfin admise dans l’antre de la Banque…Personne, une faible lumière (on ne peut même pas lire en attendant), tout est ultra neuf et chromé, avec de l’air conditionné débité au M3…Il y a un guide file et des panneaux qui indiquent tel guichet pour échanger « des euros contre des euros »…Et tel guichet pour les billets abimés…Ils doivent avoir du monde, tiens…Au moins autant qu’à la Sécu ou aux impôts, ou, tiens, à la CAF… 🙂 🙂
Il est exactement 16h30 et tout le monde est parti, sauf …Une scène étrange séparée de moi par une paroi en verre qui semble de plusieurs centimètres d’épaisseur : <C’est un box dans lequel se tient une jeune fille que je vois de dos et qui gesticule devant une autre paroi de verre épais derrière laquelle se tient une dame (personnel de la banque de France sans doute), et je ne suis pas sure, mais il me semblent qu’elles communiquent par l’intermédiaire d’écouteurs, ou un truc comme ça…La dame compulse un dossier, le tourne et le retourne pendant que j’attends…Et pendant que j’attends, 2 personnes venues du fond s’en vont, c’est visiblement l’heure de départ, 16h30…Tandis que 2 autres échangent ce qui semble être des plaisanteries toulonnaises, avec la fenêtre ouverte, je note, de l’autre coté des murailles de verre qui emprisonnent l’air conditionné…Pour le public, les parois de verre, l’air conditionné, et l’attente débile (comme je l’ai dit, il y a si peu de lumière qu’on ne peut même pas lire)…Au bout de 15mns, je me représente tout ce que je perds à ne pas être sur le chemin de la plage, ça me troue de plus en plus de faire la queue absolument partout dans cette ville, et ailleurs aussi, soit dit en passant…Et je décide de me casser, et je repasse tous les sas, c’est beaucoup plus rapide dans le sens de la sortie, croyez-moi..Pour retrouver la rue, le soleil, la chaleur…
Enfin la plage, la descente vers la mer…Ils ont goudronné le petit chemin qui y mène, depuis l’année dernière…Ils n’auraient pas dû…Le résultat c’est plein de motards flemmards qui le descendent ou le remontent à toute vitesse…Il n’y a pas de trottoirs et c’est trés étroit, interdit aux voitures sauf riverains(avec un plot qui barre en haut), mais les motards sont omni présents…Qu’ils renversent un môme et tout le monde se réveillera… En attendant il faut s’applatir contre les murets quand les machines passent…Et ça pue le gaz d’échappement car ça force pour remonter la côte…On oublie les senteurs de romarin et de pins sylvestres pendant un moment…
La mer est délicieuse comme à son habitude…Tiens, les madames des années précédentes sont revenues (une énorme blonde féllinienne et sa mère – ou sa tante ? – ou sa vieille soeur ? – ou une amie de sa famille ? ), elles ne nagent JAMAIS mais entrent dans l’eau et se font la conversation avec la mer à la taille, puis retournent sur leur tapis, pardon, la serviette, et se font dorer sous toutes les coutures, puis retournent dans l’eau, etc…Du matin au soir…N’ont rien à faire, les chanceuses…Evidemment, je suis totalement exotique pour elles, une nana énervée qui se plonge dans l’eau et s’agite durant un long moment comme dans une piscine, puis se taille, toujours pressée…
A l’aller, le fait marquant, dans le bus, fut l’entrée d’une dame brune qui se planta devant un Mr assis juste devant moi et n’arrêta pas de lui faire du gringue, debout, lui parlant et lui souriant à 5cm du visage, elle était donc face à moi (je regardais discrètement), et j’essayais de deviner si ses dents étaient fausses ou pas…Curieusement, les seules pensées qui me venaient à l’esprit concernaient son dentier, et si elle venait juste de se refaire faire la machoire pour ainsi les exhiber, ou alors peut-être pas…Juste amoureuse, car elle mit plusieurs baisers sur la bouche à cet homme dont je n’apercevais que la nuque trés brune et un peu ridée, l’arrière de la tête (petite), et les cheveux en brosse poivre et sel…Quand la dame s’éclipsa, à un arrêt, je me contorsionnai discrètement pour voir la figure de l’objet de tant d’attentions, mais n’y réussis que lorsqu’il quitta le bus…Bof…Bof… Tu es trop difficile, tu finiras seule, me dit souvent mon Cheval… Le problème c’est que je suis restée fixée sur mes choix (mes types) de jeunesse, qui ne dépassaient pas un certain age, alors évidemment ce qui ne posait aucun problème autrefois commence maintenant à en poser… 🙂 Sauf pour l’amitié, bien sur, où l’age des gens n’a aucune importance…
Rentrée à pieds par le chemin de ‘La Barre », et voila qu’une affichette m’interpelle, collée sur une boite PTT taguée à mort, et il est encore question d’une personne à qui on donnerait des cachets en l’empoisonnant lentement (des noms sont cités), et tel médecin, et telle directrice de centre de soins…Exactement le même type d’affiche que près de la Gare de Toulon, mais pas les mêmes personnes, pas les mêmes lieux… Là aussi l’affiche est lacérée et il en manque la moitié…Fascinant…Je poursuis mon chemin en méditant sur Toulon, ville où les gens deviendraient cinglés, on les prendrait, comme dans un film de genre, on les bourrerait de médocs, on en ferait des monstres…Etc…Etc…
🙂 🙂 🙂