Hier, la plage … des méduses avaient été signalées la veille, là il en restait « un peu » mais personne ne les voyait .
Aujourd’hui, encore la plage et pas trace de méduses. par contre il y avait un fond de serviette h. totalement lessivé qui flottait avec d’autres petits détritus … je l’ai attrapé délicatement par un bout et l’ai amené jusqu’à la poubelle de la plage.
Comme tout était adorablement d’aplomb, comme toujours sur cette plage familiale, j’ai fait une bonne séance de natation comme en piscine, avec même un peu de papillon, mais j’aimerais comprendre pourquoi je respire encore moins dans la mer qu’en piscine. Je fais tout en apnée ... 🙂
Il y avait encore un peu de monde, quelques enfants, petits, dont un avec une couche et des brassards, qui se roulait dans l’eau sur le rivage (j’ai essayé de nager loin de lui … 🙂 🙂
J’étais arrivée sur cette plage en bus (tu m’étonnes !), avec l’autre ligne , la 23, encore plus enchanteresse que celle qui mène à « Terre promise ». cette ligne passe par le Mourillon, le petit quartier ancien le plus sympa de Toulon, là où se sont établis , au début du siècle dernier, les familles provençales qui avaient gagné un peu d’argent dans le négoce : plein de petites villas pressées les une contre les autres , avec des ornements et des jardinets, le long de petites rues qui sont comme un micro San Francisco (ça monte et ça descend), jusqu’au bord de mer, qui franchement est splendide à Toulon.
Le bus suit les plages, un bout de port, une citadelle ancienne en pierre, une corniche avec des prés gazonnés qui se terminent en plage de sable, de grands arbres. Au terminus du bus 3, le 23 qui continue la même route, commence à prendre beaucoup de hauteur, et ça devient carrément le paradis sur terre, on domine des forêts d’arbres hauts sur fond bleu soutenu, il fait chaud et doux, les villas, maisons anciennes avec des clochetons pour certaines sont chacune isolée sur sa parcelle — on ne se gêne pas — on passe tranquillement du Mourillon au Cap Brun, la zone la plus chère et la plus chic de l’aire toulonnaise …tandis qu’une grosse dame s’assied à coté de moi en me faisant la grimace — une fois n’est pas coutume, et me dit « je m’assied là, que ça vous plaise ou non »… Comment a-t-elle deviné que ça ne me plaisait pas … ??? … 🙂 😉 🙂
Avant l’arrivée de la grosse, avant le Mourillon, je voyais juste la main droite du chauffeur qui dépassait de sa ptite cabine dans un rayon de soleil (nous avancions vers l’ouest) et il faisait la même chose que moi souvent quand je suis dans le bus : sa main battait la cadence en jouant d’un piano imaginaire …Au Mourillon, le bus a tourné, on est partis vers l’est, le soleil n’était plus au même endroit, et le chauffeur a arrêté de tapoter façon pianiste … Je pense que ça lui avait fait du bien, car j’ai remarqué que ça m’en faisait quand moi aussi je m’y mettais … 🙂
Avant cela, au moment où j’ai pris le bus dans l’avenue qui est parallèle au quai où sont les bateau-bus en partance du port de Toulon, nous avons attendu un peu car devant le bus se trouvait un camion-poubelle qui ramassait les ordures planquées dans le sol sous le trottoir … 2 gars descendent du camion poubelle tous les 25 m, avec une sorte de —on croit que c’est une défonceuse de trottoir tellement c’est gros et ça en a la forme—un marteau-piqueur, je veux dire—en fait c’est un énorme tourne-vis visseur dévisseur(au moins 40cm de long, et épais), qui marche avec une batterie façon des perceuses sans fil, et les voila qui dévissent un boulon dans le sol, et suite à cette action, à mesure qu’ils dévissent, une trappe de 1M2 qui s’ouvre et s’élève , montrant 2 énormes conteneurs poubelles … Bluffant comme truc …Ainsi les poubelles sont sous les trottoirs …Toulon à l’avant-garde ! ! ! Sur le fronton du camion, était indiqué « Ville de Toulon »…par contre, sur les cotés, et sur les uniformes (survêtements légers) des éboueurs était inscrit « Pizzorno » … et ça m’a rappelé des titres de journaux de l’an dernier, ou 2 ans avant, qui interpellaient sur le « système Pizzorno », et après j’avais lu un article, ailleurs, parce que « Pizzorno », ça ne me disait rien ...Il apparaissait que ce « Pizzorno » était une sorte de potentat local, le roi de la collecte des déchets…et voila, me voila partie dans des imaginations à propos de la fortune qu’on peut faire, « sur la côte », avec la collecte des déchets …ça ou autre chose … 🙂
En attendant le bus, je jetais un coup d’oeil à travers une trouée dans les immeubles toulonnais construits après la guerre, dans les années 50, sur le quai Constadt, le fleuron des quais toulonnais … et je me rappelais la soirée 2 jours avant, que j’avais passée, à partir du coucher du soleil, sur ce quai, justement, au restau, avec quelqu’un que j’aime bien et qui s’est calmé petit à petit rien qu’à cause de la lumière radieuse du sunset … Sans rien dire … c’était là, et puis c’était passé, et maintenant ça fait 2 jours …Ce souvenir s’enfuit … le moment présent n’existe pas, mais la persistance de la mémoire est le vrai moment présent …en fait les choses sont présentes grâce à la mémoire… c’est la mémoire qui abolit le temps …mémoire et temps … j’avais l’impression d’avoir compris quelque chose, saisi plutôt, mais finalement, rien du tout, rien de rien … Bof …j’ai appelé mon cheval … trés philosophe … Y a qu’à se laisser porter, me dit-il …laisse aller…Laisse flotter … Ah ben, c’est pour ça, alors que ça me plait tant de nager… 🙂 🙂
That’s all, folks … 🙂