Imaginons que j’aie décidé de nager à l’ouverture à 10h à Berlioux lundi…Imaginons que, alors q’une queue se formait, déjà bien fournie comme une queue de renard, le directeur sorte juste à 10h, pour nous annoncer que pas d’ouverture, à cause d’un incident technique…Imaginons qu’écoeurée, je décide de ne pas revenir, mais de voyager en rêve…
Je rêve que je prends un train, allons, tiens, pour l’Italie … les TGV , qui passent la frontière à Modane, ne sont pas les mêmes que ceux du midi … 🙂
A un moment, ils bifurquent et se dirigent vers les montagnes, tout en ralentissant… Saint Rambert d’Albon … Nous suivons une vallée assez sinistre, avec des montagnes basses, en forme de pain de sucre, et puis de plus en plus hautes, (la pluie écrase des gouttes comme des larmes sur les vitres du train à grande vitesse), tandis que la vallée se rétrécit et que les maisons savoyardes apparaissent, toits très pentus pour évacuer la neige …ce serait un jour maussade, couvert de grisaille, et peu à peu la végétation gagne, des sapins noirs, des forêts entières de fougères, et on se demande si ce qu’on aperçoit, là haut, entre les brumes basses, et les nuages gris, ce sont encore des brumes, ou bien des sommets … ca ressemble à la Norvège … Mon Cheval me dit que dès que je vois de la brume mélancolique et sérieuse, je pense à la Norvège … 🙂 … Des villages sans grâce avec des usines desaffectées, certaines avec les vitres crevées et les briques qui dégringolent, s’étirent le long des torrents dans la vallée étroite … Nous nous arrêterions à Chambery ou monteraient des dizaines de gens qui semblent être du coin …On se demande où ils vont, car il n’y a plus grand chose au delà, sinon la porte de l’Italie… La vallée de la Maurienne, particulièrement sinistre …Saint Jean de Maurienne, petite ville qui se prend au sérieux, Saint Michel de Maurienne, ça s’éclaircit un peu, les montagnes s’élargissent (je me réveille à moitié et me demande si je retourne à Berlioux, nan, je continue … Modane ! je continue encore ! 2 soldats italiens passeraient dans le train (où ça ne parle qu’italien), en regardant tout le monde sous le nez, des fois que des clandestins seraient cachés … 🙂 C’est curieux parce qu’on imagine plutôt les clandestins dans l’autre sens … 🙂 ou alors, ayant réussi à se glisser jusqu’à Paris, la vue du bordel ambiant les aura découragés … 🙂
Ensuite, il y aurait un tunel, des tunnels, rien que des tunnels avant le premier petit bourg Italien … et 10 minutes après, le second petit bourg italien … C’est alors que je reçois un appel téléphonique international de mon Cheval (qui serait resté à Paris avec mon Mari et le Pou de droite, qui me rappelle qu’autrefois ma reum m’accompagnait ou venait me chercher à la gare , et ensuite nous faisions le trajet jusqu’à la petite ville de montagne qui est de l’autre coté de la frontière …Imaginons que j’aie été en partance pour Rome, là, mais qu’en apercevant le nom de cette petite ville italienne, je me sois souvenue des jours heureux, et ait décidé, oui, décidé, de descendre du train, et d’aller nager dans la piscine de la petite ville au delà de la frontière, à une heure de route… 🙂
La suite demain… L’arrivée imaginaire dans la vallée heureuse ! … 🙂 ( Si je ne vais pas à Berlioux, mes lapins … 🙂
(photo Jean Mascolo)
Bonjour Papillonista
Merci pour le voyage imaginaire ! Vous vous demandez où vont tous ces gens ? Probablement au marché de Turin. J’ai connu beaucoup de vieux Chambériens (et surtout des Chambériennes) d’origine turinoise qui partaient chaque semaine au marché avec leur cabas. Ce n’ est pas si loin finalement!
Bonjour Françoise, je viens juste de voir votre commentaire : Après tout, il est possible que ces gens aillent au marché de Turin ! je ne savais même pas que ça existait ! c’est intéressant … Voilà, c’est l’Europe ! cependant, j’ai vu un panneau, dans je ne sais plus quelle gare, récemment,(Toulon ou Lyon ?) qui disait de ne pas oublier de prendre des papiers car les contrôles aux frontières étaient rétablis…