Nous hésitons, mon cheval et moi sur la direction à prendre : Aller saluer la vieille piscine Hermant, puisque je ne la reverrai pas de sitôt (elle ferme le 1er septembre, et moi je pars demain), ou bien retourner à Dunois… J’imagine Hermant bourrée à cause de la chaleur, ILS avaient promis 22°, il en fait au moins 26… DUNOIS le dimanche…Autant être ailleurs… Donc nous partons où nos pas nous mènent, le long du quai d’Austerlitz, vers BAKER, mais non…Plutôt vers LE GALL, elle est chère, il y aura moins de monde…
Nous sommes assaillis de mots, dès la sortie, il n’y a pas que le paysage (que d’ailleurs je traduis ici en mots), que les images, il y a aussi toutes ces phrases, des paroles et notamment celles des gens qui téléphonent juste derrière toi, dans le métro, dans le bus, (BASTA):-) 🙂
On se rend compte de l’inanité des conversations… Sont-elles stockées quelque part, comme les paroles internet ? 🙂 Je croyais que c’était immatériel, juste des ondes qui voyageaient… « Ce sont des ondes stockées dans de gigantesques machines, gardées comme les palais présidentiels et les centres de télécommunications des républiques bananières ou pas « , dit mon Cheval, qui essaie toujours de paraitre plus intelligent que moi … Il ajoute « les paroles, elles, s’envolent au vent, sauf si on les envoie dans les téléphones »… « Nous sommes écoutés », conclut-il mystérieusement avec un clin d’oeil, tout juste s’il n’ajoute pas un commentaire sur les extra-terrestres… 🙂 🙂
Et tous les mots, partout dans la ville, sur les murs, sur le sol, statiques, voyageant avec les gens, rien que dans un petit espace, que nous accrochons l’espace d’un instant : « CATERPILLAR » sur un engin devant la fac (on comprend pourquoi en voyant la forme des roues en chenille), juste au dessus d’une porte « ENTREPRISE LOI » » Ou « Lol », fait mon cheval… et tout de suite, juxtaposé « COLONNE SECHE, TOUR D »…
Passe un jeune homme devant tous ces mots, son tee shirt dit » UN PASTIS, 2 PASTIS, 3 PASTIS », et puis il disparait dans une autre partie de la ville, tandis qu’un homme monte dans un bus avec une valise rigide ressemblant à un radiateur…
Nous sommes à Bercy, nous sommes devant le palais Omnisports, nous sommes devant une affiche « JOBS »… (APPLE essaie par tous moyens de reprendre l’avantage sur SAMSUNG, et un biopic hollywoodien fut pondu rapidement, le nom de la star est entièrement caché par le titre qui est aussi le nom du fondateur d’Apple …), et tout en montant vers Daumesnil, je dis » I photo, I pad, I phone , et pourquoi pas A photo, A pad, A phone… Bon, A phone, ça le fait pas c’est vrai… »… 🙂 » Pas possible, A est privatif, en grec « , lance vivement mon Cheval, qui ne perd pas une occasion de rappeler ses études à l’hyppokhâgniversité d’Ascott (So chic ! … 🙂
Nous passons devant une grande affiche pour le journal du dimanche : Un leader politique en traite un autre de CONTAMINE, en grand, en noir sur fond blanc… « De quoi ? « , hurle mon cheval qui n’a pas compris (l’age le rend sourd) : « De con aviné ? » « Non, non, contaminé…Contaminé… » « C’est pour faire de l’effet, calme-toi », lui murmure-je dans l’oreille car il fait une embardée … 🙂
Enfin nous abordons les confins du 12 ème arrondissement, la piscine, sans trop de monde, je nage en pensant à autre chose, dans le petit bassin, un ou deux par couloir, c’est appréciable, bien que je déteste ce bassin qui m’angoisse on ne sait pourquoi (j’ai des moments de panique)… L’avantage c’est qu’il y a souvent des bons nageurs … Mais les tuyaux d’arrosage, franchement c’est pas top, dès qu’il y a plus de 5 personnes dans le bassin, ce sont des courants, des clapottis, des remous, de grands mouvements comme des lames de fond…
Et puis c’était mon jour de repos bien que je n’aie pas nagé des masses, ce mois-ci… Donc échangé beaucoup de mots…Avec des membres du CNP… Et des personnes que je connaissais… A 4, dont 2 mignons jeunes nageurs.
Des mots…Encore des mots…toujours les mêmes… Aucune conversation ne fut exactement la même depuis l’aube des temps… « Une chaine de mots, depuis la nuit des temps », souffle mon Cheval à la sortie (il a eu le temps de philosopher, attaché sous l’arbre devant la piscine…) » Sa dernière élucubration : » Il parait qu’au début fut le verbe… », me sort-il… « Quel verbe » ? Serait-ce « BANG » ?
Et le voila qui démarre au quart de tour en hénissant et frappant du sabot : »BANG, BANG, BANG »…
Il est fou, ce Cheval… » 🙂 🙂