Histoires de lombaires : Il y a un peu plus d’une semaine, je prends un bus qui avait des problèmes d’amortisseurs, ou bien c’était le chauffeur qui conduisait trop vite : le bus (2 rames collées l’une avec l’autre comme une grosse chenille), brinquebalait plus que de coutume, d’où j’en conclus que les amortisseurs étaient morts, et que le bus n’aurait pas dû rouler : j’essayais de gagner un siège au fond de l’engin lorsqu’un cahot plus fort que les autres m’envoya valdinguer durement et je m’écrasai littéralement sur un siège qui se trouva brusquement sous mon coccyx… 🙁 on peut même dire que c’est la surface dure qui vint à la rencontre du coccyx… lors du choc, car c’en fut un, je sentis, j’entendis ma dernière lombaire, (est-ce le sacrum, demande timidement mon Cheval …) s’exploser … Crrraaaac ! ccccrrrraccc ! CHOC sur la lombaire du bas du dos ! ensuite, rien du tout, je n’avais pas mal, mais je me demandais si ça allait dégénérer, si j’allais avoir mal et ensuite, je ne sais pas, être paralysée … avec dégénérescence des disques intervertébraux, les nerfs qui se coincent , les sciatiques, l’immobilisation, etc … on a déjà entendu des histoires de ce genre. De plus, je ne supporte pas la moindre gêne , la moindre évocation d’une douleur physique … Je n’aime pas être malade, je n’aime pas avoir mal… je me demandais si les chocs sur les vertèbres créaient des lésions irréversibles, car les cartilages ne se régénèrent pas … Mon Cheval, qui lit des revues scientifiques et médicales par le menu (quelques fois) me disait que la recherche était arrivée récemment à rénover un genou qui partait en c…lles avec des injections de cellules souche , la réparation des cartilages abimés est pour demain … 🙂 mais pas pour aujourd’hui … hihi …
En attendant, j’étais à l’écoute de la vertèbre…je ne sais plus si c’est le même jour, ou le lendemain, ou le surlendemain, mais , à la piscine, (celle de Six-Fours-les-Plages, un bonheur), voilà que je ressens une légère gêne en faisant les virages, une petite chose du coté des lombaires … pas contente, la Papillonista … 🙂 🙂 même en nageant sur le dos, je sentais quelque chose … ça ne faisait pas mal, mais c’était là … 🙁 je détestait sentir ça, même si ça ne m’empêchait pas de nager … je rentrai chez moi dans un autre bus brinquebalant (les chaussée sont de pire en pire … il n’y a plus personne pour les réparer…Malgré l’énorme pompe à sous des impôts locaux , les routes sont mal entretenues …j’ai noté que des vagues de bitume se forment, sous l’effet de la chaleur (le macadam de goudron se déforme), et coulent comme de la lave, formant des creux et des bosses de plus de 10 cms de dénivelés, peut-on le croire … ces trucs-là alternent avec de grandes plaques en creux , totalement en creux (hé, Patate, ça s’appelle des trous, me crie mon cheval qui prend une douche) , tout cela pour vous dire que le bus brinquebale sur tous ces accidents de route et de rue, , sans compter les moments où il freine à mort pour éviter quelque chose ou quelqu’un, ou quelqu’un qui est sur quelque chose … 🙂 je note aussi qu’il y a un nombre effarant de gens infirmes appareillés (j’ai vu hier un vrai cul-de-jatte, un homme tronc… c’est impressionnant… avec des fauteuils qui avancent tout seuls , ou alors des vieux très âgés (très très âgés) qui traversent devant le bus en faisant des tout petits pas, plus lents que des chenilles ou des mille-pattes…Les gens sont assez sympas avec ça, ici , tout le monde est patient et attend, personne ne s’énerve comme à Paris … :-). donc le bus, c’est tape-cul sur tape-cul, arrêts brusques ou virages centrifuges , et s’asseoir dedans n’arrange pas ses lombaires … 🙂
Cerise sur le gâteau, la ville de Six-Fours est une passionnée des rond-points : il n’y a pas un seul feu rouge, dans le coin (contrairement à La Seyne et Toulon ou Hyères où le feu rouge prospère normalement) mais des dizaines de rond-points qui font ch… le monde … Le bus tourne autour, après avoir pilé, et toi tu te demandes ce que tu fiches dans ce truc … 🙁
Le lendemain, mal de dos, mal aux lombaires, casse-pieds ! je décide de ne pas nager … 🙂 nager, j’aurais pu, on est toujours bien dans l’eau, mais prendre des bus jusqu’à perpète, … Je me dis « reposons-nous, travaillons, évitons les transports en commun, changeons une séance de natation en une séance shopping »… 🙂 Mon Cheval me suggère de pondre une missive recommandée à la compagnie des bus, pour leur faire part de l’ incident, avec un certificat médical, et de leur demander des dommages et intérêts si la chose s’aggrave et débouche sur une infirmité … rien que de penser que je devrai aller voir un docteur pour cela me met déjà le moral en berne …car j’ai vraiment autre chose à faire …
J’essaie des trucs divers, et notamment de faire les pieds au mur en formant un angle droit, allongée par terre, les pieds relevés …dans cette position, tout va bien … 🙂 la lombaire se fait oublier … 🙂 je fais des exercices de musculation des abdominaux, pour renforcer devant, ce qui empêchera la déliquescence derrière … 🙂
Mon esprit se loge dans la douleur et refuse d’en partir : mon esprit , logé dans la (petite quand même) douleur dit à celle ci : je suis là, j’y reste, et c’est chez moi aussi, et on va voir lequel de nous deux va se lasser le plus vite !
Le lendemain, je sens toujours la vertèbre, mais elle a un train de retard … la douleur, si on peut appeler ça comme ça, est devenue une sorte d’écho de douleur…Donc ça va mieux …je décide d’aller nager à la piscine de Six-Fours …je repère un circuit totalement inédit et rapide pour y aller …Au lieu de prendre le bus 70 depuis la gare routière, qui fait des tours et des détours et passe par La Seyne, quasiment une heure de trajet … Non, je vais prendre le bateau (mini croisière dans la rade, on se croit dans le détroit du Bosphore, ou dans tous les lieux où il y a des ferries qui traversent les eaux portuaires … ensuite, je vais débarquer aux Sablettes, où, miracle, 10 minutes après l’arrivée, j’ai le seul bus de l’heure qui va directement à 150m de la piscine …Le bus 87 … 🙂
En traversant des territoires inconnus, en plus …toute la partie chic de La Seyne, avec les jolies villas nichées dans le vallon proche de la mer, etc …
Ma vertèbre somnolente,( sinon endormie), le Cheval et moi, prenons le bus pour aller jusqu’à l’embarcadère, la journée est idéale : c’est alors que je me rends compte que j’ai oublié ma carte de bus … :-). je retourne chez moi, pour me rendre à l’évidence : je l’ai perdue ! perdue de chez perdue ! on me l’a volée, ou bien elle s’est fait la malle toute seule …c’est fâcheux, parce que c’était une carte hebdomadaire, et qu’il restait encore plein de jours dessus … 🙁
Je passe sur la suite des évènements, comment je cherche partout cette carte, en pestant contre la perte de temps, et tant pis ! je ne la reverrai jamais ! je repars prendre le bus , mais je ne pourrai pas aller à l’embarcadère des ferries, je suis obligée d’aller à la piscine avec le bus 70, au lieu de la mini croisière …Tout ça pour vous dire que je me retape le tape-cul qui tape, et que je commence à sentir de nouveau la vertèbre dans le bus, et c’est forcément désagréable … 🙁 j’arrive assez mal en point à la piscine … je pense que nager sur le dos va tout remettre en place : je commence avec la brasse : impossible ! le crawl : guère mieux : jambes de planche : oublie …. Dos crawlé : même le dos crawlé ça ne va pas ! la simple courbure du bas du dos est dans le mauvais sens ! oh, shit ! c’est la première fois de ma vie que ça m’arrive et je me demande si c’est le début d’une longue descente vers la déliquescence … 🙂
Je discute avec la MNS, qui me prête des palmes : comme je suis incapable de nager normalement, j’invente un truc dont je sens instinctivement que c’est ça qu’il faut faire : je palme (avec des longues palmes, mouvement ample) comme assise sur l’eau, avec une planche , en avançant en arrière … Mes jambes et mon torse sont à angle droit … 🙂 c’est la seule position qui soit relativement supportable … Bon sang ! c’est la première fois que ça m’arrive , de ma vie ! 🙂
La suite : au bout de 45 mns d’un va-et-vient tel que je le décris, avec de grands mouvements de palmes, comme assise sur une chaise d’eau, voilà que ma lombaire se fait oublier … 🙂 je dois me rendre à l’évidence : j’ai beaucoup moins mal, ça va mieux … j’évite cependant de faire des mouvements brusques … 🙂 marcher n’est pas douloureux du tout, je marche donc, et j’oublie cette vertèbre … au bout d’un moment, j’attrape un bus, qui m’amène au débarcadère des Sablettes, et je prends le merveilleux bateau qui creuse un sillon profond dans les eaux tranquilles de la rade … 🙂 pas moins de 3 grands ferries « Corsica Sardinia » sont dans le port, dont un qui arrive droit sur nous … Notre petit bateau s’arrête brusquement pour laisser passer le mastodonte …un peu plus loin, les bateaux de guerre, peints au minium, qui sont magnifiques … 🙂 et surtout le petit remorqueur de Brest , ‘l’Abeille-Flandre », sur le coté, comme l’autre jour …Au loin, le mont Faron, qui ferme l’horizon … 🙂
Le soleil couchant ..;et ensuite, un bout de lune … 🙂
Je rentre chez moi et je n’ai plus mal …j’ai un peu de peine à le croire … mais bon … 🙂 et aujourd’hui, plus mal du tout …tant et si bien que j’ai voulu recommencer à faire le même truc…je suis allée à la piscine de Hyères… Je n’ai pas voulu nager le crawl, de peur que ça ne revienne …mais j’ai fait la même chose que la veille, avec bonheur, et ensuite comme ça allait bien, j’ai recommencé le dos crawlé … Impeccable ! j’ai un peu discuté avec une dame qui se démenait dans l’eau et qui m’a raconté qu’elle avait une sciatique, et rien qu’en passant le doigt sur sa fesse, elle avait mal … je lui ai dit qu’elle devrait se reposer jusqu’à ce que ça passe …et surtout pas nager la brasse comme elle faisait (la brasse est le truc le pire pour les lombaires) : elle avait une grimace qui disait « ah, bah, si on doit s’arrêter parce qu’on a mal… » elle faisait l’erreur que commettent beaucoup de gens : penser que si l’on a mal, en forçant, ça va se remettre d’aplomb… Ca ne se passe JAMAIS comme ça … ce qu’il faut faire, c’est aller au point (ou au moment) non douloureux et tenir la distance avec … Mais voilà la différence entre elle et moi : Je ne veux PAS avoir mal, même de loin…la maladie, le mal, me barbent … je suis capable de trouver la position, entre mille, où la douleur sera absente, et de garder cette position jusqu’à ce que mon Moi non douloureux regagne du terrain… en somme, je me place au centre du point non douloureux, (s’il y en a un—s’il n’y en a pas, c’est plus coton…) 🙂 et j’y reste jusqu’à gagner la partie … 🙂 je pense que je pourrai renager normalement assez rapidement … … 🙂 😮 😛 😮 😀 😀
Je n’ai plus mal, c’est géant ! juste, quand j’y pense, le souvenir du souvenir…c’est encore trop … 🙂 il y a un truc aussi : si vous avez mal aux lombaires, si c’est une zone fragile, il faut renforcer les abdominaux : si vos lombaires sont en miette (enfin jusqu’à un certain point), les gainer soutiendra la zone affectée … c’est le seul truc à faire, jusqu’à ce qu’ils inventent la régénération miraculeuse du cartilage … 🙂
Une fois, j’avais eu très mal au pied, un des pieds : je ne pouvais plus marcher du tout, je ne savais pas ce qui m’arrivait , c’était très handicapant : je suis allée passer une radio en claudiquant, et on m’a annoncé une sorte de dégénérescence du cartilage dans le pied, une usure des disques entre les petits os, notamment au talon … on m’a dit que je devrai faire faire des semelles spéciales pour arriver à marcher normalement : j’ai donc suivi ce conseil, et fait faire ces semelles spéciales (c’est très au point, ils prennent des empreintes , te fabriquent le truc en quelques jours, et ça coûte très cher) … Ne plus pouvoir marcher était très ennuyeux … 🙂 cette petite plaisanterie a duré une dizaine de jours … 🙂 quand j’ai eu ces nouvelles semelles, je cois que je les ai portées une journée, c’était très bien, et puis je ne sais pas ce qui s’est passé, mais mon pied s’est adapté, d’autant plus que je me suis mise à marcher pieds nus, juste pour voir ce que ça faisait (le recours aux bonnes vieilles méthodes naturelles)…Bref, tout ça c’était il y a 7 ou 8 ans, et je n’ai jamais plus eu mal depuis, tout en faisant plusieurs kms par jour … 🙂 quelques fois, mon Cheval attrape mon pied (non, noooon, ce n’est pas ce que vous croyez … 🙂 …), et me le malaxe dans tous les sens, on sent bien les points douloureux, mais le principal est qu’ils se fassent oublier quand on marche … je crois que le corps s’adapte … 🙂 en ce qui me concerne, quand j’ai un problème physique, je me suis rendu compte que ma pensée profonde était que ça ne pouvait pas m’arriver à moi, que c’était tout bonnement impossible parce qu’en contradiction avec plein de choses plus importantes, et surtout ce que j’ai à faire … je veux dire que certaines personnes trouvent un alibi à se sentir mal…elles pensent que c’est dans l’ordre des choses …moi, ce que je trouve qui est dans l’ordre des choses est que je me sente bien, c’est à dire que mon corps obéisse harmonieusement à son propriétaire , moi ! voilà ! la Bonne Fortune m’entende ! 🙂