Oyez, oyez, la postérité, 14 février today, chez Suzie j’ai nagé …
Ouhlala ouhlala, ouh lalalalla lalala …ouhlalalala…;
Vu quelques bons nageurs… Suzie’s the queen … Un maximum d’hommes, les femmes , elles, sont planquées dans le couloir à palmes ou le couloir brasse… Quand un beau nageur fait un virage en leur mettant presque un pied dans le nez (un pied de nez , presque…), elles se regardent entre elles au T, genre, c’est la testostérone qui cause … laissons-la se manifester… Ah, ce qu’on doit subir…
Je n’ai pas reconnu les habituels, sauf ce nageur en tee-shirt noir, qui a toujours froid, + palmes et gants, il est là tous les jours de 13h45 à 17h pile … Comme on va au taf … Ah, je l’aime bien, mais il y en aurait à dire quand même… « Mieux vaut la boucler », me dit le Cheval « il peut se reconnaitre »…
J’ai appris aussi que le gars avec qui j’avais eu des problèmes , l’an dernier avant la fermeture (j’ai raconté ça en détail dans des séances inscrites sur d’autres sites ), et à cause de qui je ne nage plus le soir tard à Berlioux, avait frappé un gars à la sortie ces derniers jours … ca colle bien avec ce que je voulais faire : J’aimerais pouvoir renager à la dernière heure, mais ça ne me disais rien de revoir l’énergumène : Alors je me suis dit laissons-lui le champ libre (il est dans la ouane tous les soirs à la fin), et il va surement s’en prendre à quelqu’un, ce ne sera pas moi, pour une fois, et peut-être qu’enfin ils le ficheront à la porte … mais je crois que les gens du staff sont assez lents à réagir , des fois… Ils sont du genre à laisser les problèmes se résoudre d’eux-mêmes, ne veulent pas de vagues… Le gars est quelqu’un qui ne prend pas ses médocs…(c’est mon analyse), et il est potentiellement trés enquiquinant, voire dangereux… Voila…
Il s’en est déjà pris à pas mal de personnes, (coups dans l’eau, menaces, cris hystériques, gestes d’intimidation, etc… Mr n’aime pas être dépassé, notamment par une femme), mais…Rien, même pas d’avertissements …
Et après on m’a invitée au cinéma au Forum des Images, pour un film d’Abderrahmane Cissako… « BAMAKO »… Une assemblée tient ce qui semble être un procès dans une cour africaine, et on ne comprend pas le procès de qui … de la banque mondiale … Il m’a fallu la presque totalité du film pour saisir que c’était un film, avec des acteurs … J’étais persuadée que c’était un vrai procès filmé et je me disais qu’ils n’avaient même pas de tribunal digne de ce nom, au Mali, mais c’était étrange, car on parlait de toute l’Afrique, en fait … Or l’Afrique n’est pas un pays … Des images de plusieurs personnes mélangées aux sessions du procès… une belle jeune femme qui chante , Un homme malade sur un lit, et j’aurais juré qu’il était réellement malade, les femmes qui teignent des tissus suivant la technique du batik,(les femmes sont trés belles dans ce film, notamment l’écrivaine/avocate , qui a une voix forte, et ce n’était même pas joué, j’étais sure que tout était réel …) les gens qui témoignent au tribunal, Les 2 avocats français, chacun pour une partie, étaient aussi typiquement réels que de bons vieux avocats français (j’adore écouter parler les avocats…)… Etc… Au bout d’un moment, (au bout d’une heure et demi, oui… ) , la personne avec qui j’étais , et qui se croyait aussi dans le procès filmé d’une sorte de tribunal international siégeant au milieu d’une population trés attentive, et aussi vaquant à ses occupations, m’a dit « mais quand même, à Bamako, les tribunaux ne sont pas dans une cour, comme ça… » …Du coup la lanterne de papillonista la naive (demeurée, oui…) s’est éclairée, et j’ai compris que c’était un film avec des acteurs… Il y avait un moment pas mal, quand un vieil homme est venu chanter/psalmodier devant le président du tribunal…Il s’exprimait dans un langage inconnu, même pas en wolof, c’était trés saisissant … On ne sait pas à la fin si la banque mondiale est condamnée ou pas …Un moment purement onirique dans le film : On ne sait pas si on est toujours dans ce film ou dans un autre, brusquement : En fait la population (enfants scotchés,femmes qui rient)regarde une antique télé et dedans une sorte de western, avec le nom d’un authentique acteur américain , trés connu, et ce western, dans lequel il y a des cowboys tout à fait genuine, mais dont certains semblent un peu maliens, en fait on ne sait pas, un black style du gars trés connu qui joue toujours les flics de la CIA dans les polars américains, (en fait c’est Danny Glover, l’un des producteurs du film, je viens d’apprendre ça sur internet), ou alors un autre qui serait africain ou mexicain,on ne sait pas, ou encore un autre, encore plus étrange, et les décors c’est Tombouctou, mais ça pourrait être au Mexique, pourquoi pas, et soudain dans le paysage de western, un enfant africain à l’image, avec son père qui se fait abattre, et puis ça canarde, comme dans les westerns … On ne sait pas si ce western est vraiment un film à part entière ou si c’est un incipit de western fabriqué juste pour le film …On se demande à chaque image sur quel continent on est, c’est pas mal …La vérité, et c’est trés important, au cinéma, c’est qu’on ne s’emmbête pas une minute… Un film trés dépaysant, qui donne une petite claque…